Vis-à-vis des élèves, il s’agit donc de pilotes confirmés ; on peut faire l’hypothèse raisonnable que ce statut contribue à leur impact sur les élèves, quel que soit le médium de la formation au pilotage : simulateur ou réel ; on peut aussi penser que cette qualité permet des interventions métacognitives au-delà de celles – rares – qui sont explicitées dans les guides. L’identification de problèmes dans l’activité de conduite ou guident aussi leur transformation. Dans le cadre de séquences de formation collectives en salle ou en véhicule, l’enseignant de la conduite gère les échanges au sein du groupe, tout en repérant les difficultés individuelles en vue d’y remédier.
Pédagogue et rigoureux, le moniteur d’auto-école permet aux candidats d’apprendre le Code de la route en théorie comme en pratique en vue de l’obtention du permis de conduire. Un nombre considérable d’instructeurs à la conduire et aussi d’instituteurs sont d’anciens moniteurs promus, soit grâce à leur succès aux épreuves du certificat de culture générale et professionnelle (examen professionnel instauré dès 1965), soit à la suite d’une titularisation dans le corps des instructeurs intervenant après cinq ans d’ancienneté et décidée par une commission formée d’un inspecteur d’école primaire, d’un directeur d’école et d’un instituteur. L’examen de recrutement auquel ont été astreints tous les moniteurs à partir de la fin de l’année scolaire 1962-1963 comprenait les premières années des épreuves du niveau du CEPE (Certificat d’études primaires élémentaires); le niveau de ces épreuves s’est ensuite progressivement élevé pour correspondre en 1970 aux programmes de la troisième année de l’enseignement moyen. Après cette date, les moniteurs ont été classés comme arabisants ou francisants selon la langue dans laquelle ils composaient aux épreuves de l’examen de recrutement. Néanmoins, entre ces deux catégories d’enseignants, la barrière n’a jamais été infranchissable : après 1967, un nombre considérable d’enseignants, recourant aux rudiments d’arabe qu’ils savaient, se sont convertis en enseignants arabisants, à la suite de l’arabisation de la deuxième année du cycle primaire.